Qualité de l’eau : prochain sujet brûlant aux Pays-Bas ?

Qualite de leau prochain sujet brulant aux Pays Bas
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Après avoir reporté leurs obligations au titre de la DCE jusqu’en 2027, les Pays-Bas ne seront pas non plus en mesure de les respecter d’ici 2027. Quelles mesures doivent être mises en œuvre pour éviter une nouvelle pollution de l’eau ?

Introduction

Selon les experts, la qualité de l’eau deviendra le prochain problème environnemental aux Pays-Bas. Des études révèlent que la majorité des eaux néerlandaises sont touchées par une grave pollution. La plupart des eaux sont protégées par la directive-cadre sur l’eau de l’UE (2000/60/CE) (DCE). Cette directive fixe des objectifs concrets pour les masses d’eau européennes, visant à atteindre un bon état écologique dans l’ensemble des 110 000 masses d’eau notifiées.

Au départ, les Pays-Bas auraient déjà dû atteindre les objectifs de la DCE d’ici 2015. Cependant, ils ont invoqué la possibilité dans la DCE d’échelonner les objectifs jusqu’en 2027. À l’heure actuelle, il semble très probable que de nombreuses masses d’eau néerlandaises ne pourront pas atteindre les objectifs d’ici 2027 non plus. Ne pas résoudre ce problème entraînera des conséquences importantes, telles que la mise en péril de l’approvisionnement en eau potable. Par conséquent, l’importance d’atteindre les objectifs de la DCE ne peut être sous-estimée, et il est crucial de comprendre les répercussions du non-respect des obligations européennes.

Obligations au titre de la DCE

Déjà en 2021, le ministre de l’Infrastructure et de la Gestion de l’eau a informé le parlement néerlandais que bien que la qualité de l’eau dans certaines régions ait été améliorée, les objectifs de la DCE ne peuvent pas être atteints d’ici 2027. L’une des principales raisons en est que les normes d’azote et de phosphore dans les eaux de surface sont fréquemment dépassées, comme l’indiquent les enquêtes nationales. Les rejets de produits chimiques, en particulier les pesticides, les médicaments, les PFAS et le fumier, ressortent comme les causes les plus évidentes de ce problème. Étant donné que les Pays-Bas ont déjà utilisé l’option du système DCE de reporter les objectifs à deux reprises, l’exonération prendra fin en 2027 et les normes de qualité de l’eau requises devraient être respectées. Une dérogation ne sera possible qu’en cas de force majeure, de projets d’intérêt public supérieur, ou en abaissant les objectifs. Les appels aux deux premières options de dérogation sont rarement couronnés de succès, et l’abaissement de l’objectif ne devrait être considéré qu’en dernier recours, nécessitant une justification solide. De plus, la probabilité que la Commission européenne approuve un tel objectif de réduction est faible, surtout compte tenu de l’examen critique de l’état de l’environnement aux Pays-Bas. En résumé, les Pays-Bas sont tenus de se conformer aux dispositions et aux objectifs de la DCE d’ici 2027, même s’ils ne sont pas encore prêts à respecter ces obligations. Cette situation a de profondes conséquences pour le gouvernement néerlandais, les autorités décentralisées et, en fin de compte, pour la qualité de l’eau elle-même.

Conséquences du non-respect

Si les Pays-Bas ne mettent pas en œuvre les mesures nécessaires requises par la directive d’ici 2027, la Commission européenne peut déclarer le gouvernement en infraction. la Cour de justice de l’Union européenne peut également imposer des amendes aux Pays-Bas. Cette non-conformité signifie également que les autorités locales et autres entités ne seront pas en mesure d’accorder des demandes de permis pour des activités impliquant l’utilisation de l’eau ou susceptibles d’affecter la qualité de l’eau.

Le gouvernement néerlandais a déjà indiqué son intention de revoir et de mettre à jour les permis irrévocables comme solution à court terme. Cependant, des plans concrets pour révoquer les permis provinciaux et locaux, possibles en vertu de l’article 6.22 (3) (b) de la loi néerlandaise sur l’eau, n’ont pas été établis. La révocation des permis est un processus difficile et controversé, mais elle peut contribuer à la réduction des émissions nocives des industries néerlandaises. Néanmoins, il est essentiel de reconnaître que la révocation du permis ne résoudra pas à elle seule le problème global. Une gamme complète de mesures doit être mise en œuvre pour prévenir les émissions de tous les contributeurs.

Conclusion

La mauvaise qualité des eaux néerlandaises est un problème important, compte tenu de notre dépendance vis-à-vis de l’eau et de sa dépendance réciproque vis-à-vis de nous. Si la qualité de l’eau ne s’améliore pas dans un avenir proche, des mesures strictes de la part de l’Europe sont très probables dans les années à venir, en particulier après 2027. De telles mesures peuvent avoir de profondes implications tant pour le gouvernement que pour les autorités décentralisées. En outre, il est déjà évident que le non-respect des objectifs aura un impact significatif sur l’approvisionnement en eau potable aux Pays-Bas. Par conséquent, il est crucial que tous les facteurs contributifs soient traités de manière exhaustive. L’examen des permis pour les grands pollueurs ne devrait être qu’une première étape.

Ce blog a été rédigé dans le cadre de la série de conférences sur le développement durable et le droit (Série Duurzaamheid et faculté de droit).

Author: Isabelle LOUBEAU