Voici un éditorial que je suis heureux de publier ici sur notre site. Le sujet est « la justice ».
Son titre (En Seine-et-Marne, le tribunal de Meaux soupçonne la victime « d’instrumentaliser la justice ») est évocateur.
Annoncé sous le nom «d’anonymat
», le journaliste est positivement connu pour d’autres éditoriaux qu’il a publiés sur internet.
Les informations publiées sont ainsi considérées valides.
L’éditorial a été divulgué à une date indiquée 2024-01-07 23:00:00.
L’article :
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Tout a commencé par une main courante déposée par Sofiane* au commissariat de Villepinte. Il a dénoncé un comportement violent de la part de son épouse, Marie*, sur lui et leurs enfants.
Hormis le fils aîné qui a refusé de prendre parti, les enfants du couple ont été entendus par les gendarmes. Tous ont parlé de propos dénigrants et d’insultes proférés par leur père, mais aucun n’a mentionné de violences physiques. Plus étonnant, tous ont employé les mêmes mots pour qualifier Sofiane : « pervers narcissique manipulateur ». Seule la fille aînée a rapporté en plus des phrases de menaces visant sa mère.
Auditionnée à son tour, Marie a fait état d’étranglement, de coups dans les jambes et a même évoqué des actes sexuels imposés. Elle a repris les termes de « pervers narcissique manipulateur » pour caractériser son mari.
De victime à suspect
Devenu suspect, Sofiane a été arrêté et placé en garde à vue. Face à son refus de reconnaître les coups prétendument reçus par Marie, le Parquet a ordonné de poursuivre les investigations et différentes personnes ont été questionnées. Le frère de Marie et la directrice d’école qui ont décrit Sofiane comme un menteur et un manipulateur. Un voisin proche qui le considérait au contraire comme sociable et serviable a lui affirmé l’avoir recueilli avec des marques sur le visage ressemblant à un coup de fourchette. Un ami du couple, une de leur connaissance et le frère de Sofiane ont quant à eux décrit Marie comme une femme agressive et violente.
Lors de l’audience correctionnelle au tribunal de Meaux, mardi 26 décembre, l’homme de 47 ans a continué de nier les faits et s’est livré à des confidences. « Nous nous connaissons depuis trente ans, mais avons commencé à vivre en couple en 2004. Je n’ai jamais eu ma place de père. Je n’ai jamais pu jouer mon rôle à cause de l’emprise de madame sur moi et sur les enfants. Elle m’a souvent répété : Tu m’appartiens. Je t’ai fait. Je prends toutes les décisions », indique-t-il, avant de poursuivre : « Je ne vois plus mes enfants depuis cinq mois et j’ai reçu des menaces de mort de madame si je tentais de les approcher ».
Marie a rejeté les affirmations de Sofiane. « Je ne manipule pas les enfants. Ils m’aiment », lance-t-elle. Puis elle l’a accusé d’être jaloux depuis qu’elle est diplômée et dispense des cours de boxe thaïe.
Un sentiment d’instrumentalisation
À la suite des propos du couple, la juge indique avoir le sentiment « d’une instrumentalisation de la justice pour régler un différend familial ». L’avocate de Marie s’est alors montrée très critique envers Sofiane. « S’il y a manipulation, c’est le fait de monsieur. Il donne une image très belle de lui et une très sombre de madame. Sa main courante, c’était pour se positionner en victime« , indique-t-elle.
Fait assez rare, le procureur de la République a reconnu être en proie au doute. « Malgré tous ces témoignages, je ne sais pas qui dit la vérité, je ne sais pas qui croire« , s’étonne-t-il. Il a ensuite recensé tous les éléments troublants : le refus du fils aîné d’entrer dans un conflit de loyauté alors qu’il est brouillé avec son père depuis plusieurs années, le vocabulaire d’adulte employé par les jeunes enfants , ainsi que l’introduction par Marie d’une violence physique contrairement aux déclarations des enfants. Avant de conclure par une demande d’acquittement, il déclare : « J’ai un doute sur la culpabilité de monsieur. Mais je n’ai aucun doute sur la présence de personnalités complexes et sur la tentative d’instrumentalisation de la justice ».
« Sa main courante, c’était pour se positionner en victime »
Au moment de délibérer, la juge n’a certainement pas réussi à distinguer le vrai du faux comme l’a plaidé l’avocat de Sofiane. Elle a suivi les réquisitions du ministère public en s’appuyant probablement sur l’omniprésence du doute dans l’ensemble du dossier et a accordé la relaxe, rejetant dans le même temps la demande de dommages et intérêts de 10 000€ formulée par l’avocate de Marie.
*Les prénoms ont été modifiés.
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Bibliographie :
Appel à la justice de l’État/Sixième lettre à milord Sidney,Le livre . Ouvrage de référence.
Justice,Clicker Ici .
Photographie/Personnalités/V/Michel Vanden Eeckhoudt,Le livre .