Revue de presse web : « Une chaîne d’opinion est contraire à la loi », réagit l’avocat Benoît Huet

Revue de presse web Une chaine dopinion est contraire 768x1024 1
Revue-de-presse-web-Une-chaine-dopinion-est-contraire

Notre équipe vient de repérer ce papier sur la thématique « la justice ». Avec régal nous vous en livrons le principal plus bas.

Le titre (« Une chaîne d’opinion est contraire à la loi », réagit l’avocat Benoît Huet) est sans ambiguïté.

Annoncé sous le nom «d’anonymat
», le rédacteur est connu et fiable.

Les révélations publiées sont donc réputées valables.

L’encart a été divulgué à une date indiquée 2023-07-12 00:00:00.

Le ministre de l’Éducation nationale Pap Ndiaye a déclenché une polémique en qualifiant CNews de « chaîne d’extrême droite ». Certains responsables de droite et du Rassemblement national dénoncent une atteinte au pluralisme. Qu’en pensez-vous ?

En France, la législation est faite de telle sorte que les télévisions qui bénéficient de fréquences hertziennes ne sont pas censées avoir une orientation politique. Une chaîne d’opinion, qu’elle soit de gauche, de droite ou d’extrême droite, est…

Le ministre de l’Éducation nationale Pap Ndiaye a déclenché une polémique en qualifiant CNews de « chaîne d’extrême droite ». Certains responsables de droite et du Rassemblement national dénoncent une atteinte au pluralisme. Qu’en pensez-vous ?

En France, la législation est faite de telle sorte que les télévisions qui bénéficient de fréquences hertziennes ne sont pas censées avoir une orientation politique. Une chaîne d’opinion, qu’elle soit de gauche, de droite ou d’extrême droite, est donc contraire à la loi. Les chaînes, en contrepartie des autorisations accordées par l’État doivent fournir de l’information aux Français et se soumettre à un certain nombre d’obligations d’équilibre et de déontologie que l’Arcom doit faire respecter.

CNews a déjà été épinglée…

CNews avait été mis en demeure de cesser de reléguer le temps de parole de l’exécutif et de LFI aux heures de faible écoute, la nuit. Il avait aussi été reproché à la chaîne d’avoir trop donné la parole au candidat du RN pour les élections régionales en Île-de-France, par rapport aux autres listes. Elle avait également dû stopper les émissions quotidiennes d’Eric Zemmour, contrainte de décompter le temps de parole de son polémiste devenu candidat. La chaîne avait écopé d’une amende suite aux propos du même Eric Zemmour sur les migrants… Ce que dit le ministre est intéressant. Et si c’est ce que le gouvernement pense, il faut qu’il le dise à l’Arcom ! Mais il serait encore plus intéressant d’entendre la ministre de la Culture sur ce sujet.

Pour l’heure, les médias tombent dans l’escarcelle de Vincent Bolloré dans le silence du ministère…

La ministre a été sollicitée par les journalistes du « JDD », par RSF et d’autres observateurs des médias. Sa réponse est : je ne peux rien faire. Je pense que ce n’est pas exact. Une mesure permettant de garantir l’indépendance des rédactions serait de conditionner les aides à la presse à l’existence d’un mécanisme dans lequel la nomination d’un directeur de la rédaction par un actionnaire serait soumise à un vote des journalistes. Ce dispositif existe dans plusieurs titres toutes couleurs confondues comme « Libération », « Le Monde », « La Croix »… Il suffirait d’un simple décret, la ministre peut le faire demain.

Le projet de Vincent Bolloré dans les médias n’est-il pas plus idéologique qu’économique ?

À la lecture de ce qui s’est fait à I-Télé, à Canal+ où l’investigation a été supprimée, à « Paris Match » (1) et aujourd’hui au « JDD », on a effectivement l’impression d’un projet global. Concernant « Paris Match » et « Le JDD » qui appartiennent au groupe Lagardère, on peut toutefois se demander si Bolloré n’a pas exercé une emprise sur les titres du groupe avant que la Commission n’autorise la vente de Lagardère à Vivendi. La question a été soumise à la Commission. Si tel était le cas, il pourrait y avoir violation des règles européennes.

À l’aune de la crise au « JDD », vous appelez une réglementation garantissant l’indépendance des rédactions. Mais déjà en 2016, après la grève d’I Télé, la loi Bloche était censée apporter des garanties…

La grève d’I-Télé, qui a duré 31 jours après la prise de contrôle par Bolloré, a été la plus longue de l’histoire de l’audiovisuel. La loi Bloche qui a suivi devait imposer des comités d’éthique et des chartes de déontologie. Mais elle reste muette sur le contenu de ces chartes et la composition des comités. Dans une large mesure, ce fut une occasion manquée. Il y a eu beaucoup de résistance. Il reste un pas que l’on n’arrive pas à faire en France pour appréhender l’information comme un bien public.

(1) L’un des rédacteurs en chef avait notamment été limogé après avoir refusé de valider une Une sur le cardinal traditionaliste Sarah.

Benoît Huet a notamment publié « L’Information est un bien public » coécrit avec l’économiste Julia Cagé.

Benoît Huet, spécialiste du droit de la presse a notamment publié « L’Information est un bien public » avec l’économiste Julia Cagé.


Benoît Huet, spécialiste du droit de la presse a notamment publié « L’Information est un bien public » avec l’économiste Julia Cagé.

Collection personnelle

Pap Ndiaye maintient

La polémique est née en deux phrases, lâchées dimanche par le ministre de l’Éducation Pap Ndiaye sur Radio J : « Oui, CNews, c’est très clairement d’extrême droite. Et je pense qu’ils font du mal à la démocratie. » Très vite, la journaliste Laurence Ferrari lui a répondu à l’antenne et les représentants de LR et RN ont manifesté leur soutien à la chaîne.
Hier à l’Assemblée nationale, en réponse au député LR Philippe Gosselin, le ministre a évoqué « l’obligation qui s’impose aux chaînes de télévision à travers la loi de 1986 [relative à la liberté de communication, NDLR] » et rappelé que « l’Arcom a mis en demeure une vingtaine de fois » cette chaîne. « Ai-je invité à boycotter, ai-je pointé du doigt tel journaliste ? Non », assure Pap Ndiaye. « Je n’ai fait que commenter de manière banale la ligne politique d’une chaîne de télévision, ce qui est mon droit le plus strict. »

Parutions sur un sujet analogue:

Dieudonné, la parole est à la défense !,Le livre . Disponible dans toutes les bonnes librairies.

Histoire de la France médiévale/Les châteaux forts,Ouvrage .

Quelle justice pour les mineurs ?,Le livre . Disponible dans toutes les bonnes librairies.

Author: Isabelle LOUBEAU