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Le 2 novembre est le jour de la Toussaint. Traditionnellement, les gens se réunissent pour se souvenir de ceux qui sont décédés, racontant des histoires pour raviver la mémoire de leurs proches.

Pourquoi raconter les histoires de ceux qui nous ont précédés ?

se demande Saskia Hamilton dans Toutes les âmesson dernier livre de poésie :

« Ils les parlaient déjà, ou se taisaient – ​​ils se turent. Une vie pour surmonter l’interdit de ne pas le faire. Mais l’objectif ne va plus du tout de nos jours. Je pensais que c’était un coucher de soleil, un croquis, raconté comme tous les couchers de soleil. Dire quelque chose de sincère mais inauthentique est le danger.

Il semble que les histoires des milliers de femmes, d’hommes et d’enfants qui nous ont précédés, assassinés en Israël, à Gaza et en Cisjordanie, restent muettes. La raison en est peut-être que ce que nous aimerions dire à ce sujet, en tant qu’êtres humains, est voué à l’échec. Bien intentionné, mais vite épuisé.

Pourtant, en tant qu’avocats, nous avons quelque chose à dire, quelque chose à enseigner et quelque chose à apprendre.

Droits humains

Les mots ne sont peut-être pas très poétiques :

« Considérant que la reconnaissance de la dignité inhérente et des droits égaux et inaliénables de tous les membres de la famille humaine constitue le fondement de la liberté, de la justice et de la paix dans le monde,
Alors que le mépris et le mépris des droits de l’homme ont abouti à des actes barbares qui ont scandalisé la conscience de l’humanité… »

mais ils n’ont rien perdu de leur pertinence au cours des 75 années écoulées depuis leur rédaction. Telles sont les premières lignes de la Déclaration universelle des droits de l’homme, adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies le 10 décembre 1948. Il est peu probable que l’anniversaire de cette année soit célébré par de grandes festivités. Quels sont les droits pas violé par le fléau de la guerre qui, selon les termes de la Charte des Nations Unies, apporte « une tristesse inédite à l’humanité » ? Le droit à la vie, à la liberté et à la sécurité de la personne ? La liberté du besoin, la liberté de la peur ?

Certains actes barbares ont été commis en plein jour, avec des caméras en marche pour maximiser l’humiliation et la déshumanisation des victimes. D’autres ont été commis sous le couvert du brouillard de la guerre, avec des caméras enregistrant le lendemain matin ce qui était autrefois des maisons.

Dans ces circonstances extrêmes, le droit des droits de l’homme ne peut s’appuyer que sur une base solide. Elle ne peut espérer aucune aide aujourd’hui de la part des cours et des tribunaux, des traités et des procédures. Ils viennent plus tard.

Les tribunaux de droit privé, par exemple

Quelle aide peut-on attendre de la justice ? Les tribunaux de droit privé ont tendance à se concentrer sur les auteurs de délits et leurs victimes. Celui qui ôte la vie à autrui, laissant sa famille et ses dépendants sous le choc et dans un grand chagrin, commet un délit et sera tenu d’être indemnisé pour les dommages matériels et immatériels. Il en va de même pour ceux qui facilitent de telles atrocités. Mais même le gouvernement qui n’assure pas une protection adéquate contre la menace d’une telle calamité peut être tenu responsable. Les gouvernements peuvent être invités à accroître la protection de manière préventive. Si le sinistre s’est déjà produit, en l’absence de protection adéquate, ils devront indemniser les victimes. Par conséquent, le fait d’infliger un préjudice par un gouvernement en réponse à des actes de terrorisme peut être justifié dans une certaine mesure. Mais s’il existe une réelle possibilité de faire la distinction entre la protection des civils et la lutte contre les menaces contre la société et s’il existe une opportunité de sauver les civils, le gouvernement devra agir en conséquence, faute de quoi il sera responsable des dommages subis par les civils.

Ces exemples sont tirés de décisions des tribunaux civils néerlandais. Devant les tribunaux civils israéliens également, des actions civiles en dommages-intérêts ont été intentées avec succès contre l’État d’Israël : pour des dommages matériels, des blessures corporelles ou une mort injustifiée résultant des actions des forces de sécurité.

Mais comme nous l’avons dit, les tribunaux viennent plus tard. Ce qui compte aujourd’hui, c’est la conscience de ceux qui décident – ​​de la guerre, de la vie et de la mort, de l’avenir de leurs sociétés. Sont-ils encore capables de reconnaître la dignité inhérente à tous les membres de la famille humaine ? Quelles sont leurs valeurs fondamentales – quelles histoires leurs parents leur racontaient-ils quand ils étaient jeunes ? Quelles histoires vos amis à l’étranger leur racontent-ils aujourd’hui ? Quelles histoires espèrent-ils être racontées après la fin des combats ? Qu’il semblait plausible qu’une nation puisse parvenir à la sécurité – sans parler de la liberté, de la justice et de la paix – en la refusant aux autres ?

De tous les temps

Dans Toutes les âmes, Saskia Hamilton montre de manière subtile que la tragédie humaine à laquelle nous sommes aujourd’hui confrontés se situe bien avant la proclamation de la Déclaration universelle. Nous assistons à la mort du poète et soldat Sir Philip Sydney à Arnhem, en 1586, lorsque

‘au bord de l’IJssel
une « main malheureuse » a envoyé une balle
qui lui a cassé l’os de la cuisse’,

et dans les lignes suivantes, des siècles plus tard, lors de la bataille d’Arnhem en 1944, une femme – dont la maison est remplie de 300 blessés ; les enfants réfugiés au sous-sol – ont grimpé les escaliers de la cave,

‘et en haut, elle a trouvé « un trou
du mur sous la fenêtre…
époustouflé, « les blessés avec ».

Pourquoi raconter les histoires de ceux qui nous ont précédés ? Nous ne devrions pas nous taire. Nous devons avoir quelque chose à dire. Une fois de plus, la communauté internationale est confrontée au défi de réaffirmer sa foi dans les droits de l’homme et la justice internationale. Notre seul espoir est que la crise actuelle conduise, comme cela s’est produit après les catastrophes précédentes, à un ordre mondial plus fort, capable d’offrir une protection réelle et efficace à tous les membres de la famille humaine. Et pour cela, nous avons besoin d’histoires : d’anciennes, de nouvelles. De nos collègues, de nos étudiants.

Author: Isabelle LOUBEAU