Sur le web : Paris : une conférence de l’avocat franco-palestinien Salah Hamouri perturbée par des étudiants juifs

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Sur cette parution, un nouvel éditorial qui va allonger notre revue de presse sur « la justice ».

Son titre saisissant (Paris : une conférence de l’avocat franco-palestinien Salah Hamouri perturbée par des étudiants juifs) est parlant.

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L’éditorial a été divulgué à une date notée 2023-04-22 11:45:00.

L’épisode illustre bien les dissensions apparues depuis l’arrivée en France de Salah Hamouri. Une conférence de l’avocat franco-palestinien Salah Hamouri a été perturbée mardi soir par des membres d’un syndicat étudiant juif.

Expulsé par Israël, le militant cristallise les tensions depuis son arrivée sur le sol français en décembre. Âgé de 37 ans, il en a passé neuf en détention, dont plus de six, entre 2005 et 2011 pour participation à un projet d’assassinat d’Ovadia Yossef, ex-grand rabbin d’Israël et fondateur du parti ultraorthodoxe Shass.

Les associations juives, à l’instar d’Israël, affirment qu’il appartient au Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), une organisation considérée comme « terroriste » par l’État hébreu et l’Union européenne, qui dans deux articles en septembre dernier, le listait comme l’un de ses membres. L’attentat contre la synagogue de la rue Copernic à Paris, dont le procès de l’unique accusé s’est terminé vendredi, est attribué à une branche du FPLP.

« Il n’y a aucune preuve. Ce n’est pas vrai », a contesté Salah Hamouri, interrogé par l’AFP. « Si j’avais été membre du FPLP, Israël m’aurait inculpé et condamné ». Ces défenseurs estiment au contraire qu’il a été injustement condamné par l’État hébreu. « Il s’est retrouvé à plaider coupable pour diminuer la peine qu’il risquait d’avoir, mais il était innocent », affirmait en novembre Elias Geoffroy, de l’Association des chrétiens contre la torture (ACAT). L’ONU a également qualifié de « crime de guerre » son expulsion, et le retrait de son statut de résident de Jérusalem Est, partie de la Ville sainte annexée et occupée par Israël. La France, dont la diplomatie l’a constamment soutenu, a également critiqué la justice israélienne.

Plusieurs plaintes après des violences mardi

À l’entame de sa conférence mardi soir à l’École des hautes études en Sciences sociales (EHESS) à Paris, une dizaine de membres d’un syndicat étudiant juif ont manifesté contre la tribune accordée au « terroriste » Salah Hamouri. Les images de l’incident, montrant des bousculades, des hurlements et au moins un coup porté, ont embrasé les réseaux sociaux. Les uns ont dénoncé les « extrémistes » venus « censurer » la « critique de la politique israélienne ». Les autres se sont insurgés contre « la haine du juif », « l’antisémitisme » de « supporteurs du terrorisme palestinien ».

Une bataille de plaintes s’est aussi engagée. L’une du président de l’Union des étudiants juifs de France (UEJF), Samuel Lejoyeux, qui a reçu le coup, pour « violences aggravées », une autre de la députée Ersilia Soudais « violemment prise à partie » par les étudiants, selon son parti La France insoumise. En retour l’UEJF promet une nouvelle plainte, en diffamation cette fois-ci, contre l’élue.

La conférence de Salah Hamouri relève d’une « importation haineuse du conflit israélo-palestinien qui pourrit la vie des étudiants juifs en France », a affirmé Samuel Lejoyeux à l’AFP, dénonçant une « radicalisation du camp pro-palestinien ». Une accusation qui fait « doucement rire » la députée Soudais, vice-présidente d’un groupe d’étude à l’Assemblée nationale sur l’antisémitisme, qui renverse les responsabilités. « C’est toujours l’argument qu’ils utilisent. »

Sous la pression d’associations et des autorités, une autre conférence à laquelle l’avocat devait participer avait été annulée en janvier à Lyon. L’État a voulu en interdire une autre à Nancy (Nord-Est) en mars, invoquant de possibles « troubles à l’ordre public ». Une décision suspendue par la justice. Et en février, Amnesty international a affirmé avoir reçu un appel des renseignements territoriaux l’interrogeant sur la présence de l’avocat à l’un de ses évènements.

Bertrand Heilbronn, le président de l’Association France Palestine solidarité, regrette « un alignement de plus en plus important de l’État français sur le gouvernement israélien ». Pour preuve, dit-il, dans les années 2010, Salah Hamouri « a fait des tournées absolument partout (en France), mais ça n’a jamais posé le moindre problème ».

Cet « ancien terroriste, qui ne s’est pas repenti » et « refuse à Israël le droit d’exister », « a pris une surface médiatique qui rend les choses différentes », estime de son côté Yonathan Arfi, le président du Conseil représentatif des institutions juives de France. Avant, note-t-il, « il n’était pas une personnalité de premier plan ». Salah Hamouri, lui, dénonce un « harcèlement » de soutiens de « l’occupant » israélien visant à « le réduire au silence » en France, « jusqu’au ministère de l’Intérieur ».

A lire:

Appel à la justice de l’État/Lettre au roi,A voir et à lire. .

La Justice/Veille I,A voir et à lire. . Disponible sur internet.

Petit traité d’argumentation judiciaire : 2009-2010,Le livre .

Author: Isabelle LOUBEAU