A connaître cet éditorial : Tribunal d’Alès : « Quand vous parlez de masturber, moi, je parle de laver »

plusieurs reprises

Ce texte ayant pour sujet « la justice » a été repéré sur internet, nous avons voulu vous le publier sans attendre.

Son titre saisissant (Tribunal d’Alès : « Quand vous parlez de masturber, moi, je parle de laver ») en dit long.

Sachez que l’auteur (annoncé sous la signature d’anonymat
) est positivement connu.

Les infos publiées sont ainsi évaluées valables.

La date de parution est 2022-09-22 13:41:00.

Texte :

Alessandro G., 54 ans, comparaît depuis ce jeudi 22 septembre devant le tribunal correctionnel. Il est soupçonné d’avoir commis plusieurs d’agressions sexuelles sur 18 enfants lors de stages spécialisés.

Petit de taille, barbiche au menton, et une calvitie qui laisse penser à une forme de tonsure… Ce jeudi 22 septembre, Alessandro G. se tient debout pendant plus de neuf heures d’audience devant la cour présidée par la juge Amandine Abegg. Derrière lui : neuf avocats représentant une partie des victimes s’entassent sur les bancs des parties civiles, entourés par une salle d’audience en grande partie composée des enfants et familles concernées par les faits reprochés.

Responsable associatif, ce Belge d’origine italienne, en France depuis 1999, est soupçonné d’avoir commis de nombreuses agressions sexuelles dans le Gard, l’Hérault et à Poitiers, entre 2014 et 2015. Le quinquagénaire participait et organisait, pour le compte d’une association spécialisée, à des stages et des sorties destinées à de jeunes enfants précoces. Ils sont 18, au total, à avoir signalé des soupçons d’abus sexuels à leur encontre.

« Il était toujours là pendant les douches »

Pour une partie d’entre eux, en majorité des enfants âgés de 8 à 9 ans à l’époque, les faits reprochés se déroulaient lors des douches pendant les stages, effectués dans des camps, lors de sorties ludiques ou même à son propre domicile, à Sardan. Pour au moins neuf d’entre eux, Alessandro G. (surnommé Alex) se serait à plusieurs reprises imposé pour les laver lui-même. à plusieurs reprises, la présidente énonce des événements similaires, avec une insistance particulière de ses mains sur leurs attributs intimes. Pour Louis (*), « vous auriez mis un doigt dans la raie des fesses, et effectué des va-et-vient sur son sexe ». Pour Nolan (*), « il fallait se mettre nus devant les autres enfants, dans la même salle ». Pour Maël (*), « vous lui auriez dit : “pour que je te lave, il faut que ton zizi soit bien dur” ».

Pour d’autres enfants, Alex aurait aussi à plusieurs reprises proposé des massages, de se doucher ensemble ou de dormir nu avec lui dans son lit. à la barre, l’un d’entre eux – désormais jeune majeur – parle d’attouchements et de frottements effectués sous les draps. « Et à chaque douche, il était là, prétendant se raser. Il se rasait plusieurs fois par jour ! »

« J’étais devenu trop copain »

Pour tous les faits liés aux douches, le prévenu se défend à chaque fois avec le même discours. « J’ai eu un comportement déplacé. J’étais devenu trop copain avec eux. Mais à l’époque, je n’ai pas perçu le malaise. Quand vous parlez de masturber, moi je parle de laver. Je suis choqué d’apprendre aujourd’hui les conséquences », répète-t-il à plusieurs reprises, mettant en avant un travail psychiatrique initié depuis sa détention provisoire en 2019.

Il affirme, en revanche, ne pas se souvenir des autres types d’abus cités, ou d’en réfuter certains : « Ce sont des énormités. D’une manière générale, un enfant peut être un affabulateur. » Une posture qui a suscité des tensions chez les victimes et les avocats des parties civiles, avant la reprise du procès ce vendredi.

(*) Les prénoms ont été modifiés.

600 films pédopornographiques retrouvés

Lors de l’audience fleuve, la cour est revenue sur le repérage, confirmé par un expert informatique, de près de 600 téléchargements de films à caractère pédopornographique effectués par le prévenu entre 2014 et 2015. Des documents « classés et visionnés » et contenant des mots-clés précisant les âges (très jeunes) des figurants, selon le résumé du parquet. « J’ai téléchargé des films effectivement, avant d’avoir Netflix », répond-il. « Mais dès que je tombais sur un film porno, je l’effaçais ! » Le procès se conclut ce vendredi avec les plaidoiries des parties civiles, de la défense et le délibéré.

A lire:

Au crépuscule de la justice pénale,A voir et à lire. .

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Paris en l’an 2000/Justice,Le livre .

Author: Isabelle LOUBEAU